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Photos : Thierry Bouffiès
Publié le
27.10.2014

Atelier laboratoire

du 28 au 30 octobre 2014
Un projet de la Maison des Arts Solange Baudoux et de Régine Chopinot - Cornucopiae


Suite à la conférence de Régine Chopinot le 18 juin 2014 à la Médiathèque d’Évreux, un nouveau projet se met en place avec les élèves et enseignants de la Maison des Arts Solange Baudoux, ceux du Conservatoire et des danseurs/chorégraphes de la région. 

              - Quel a été le moteur pour vous donner envie de venir à Evreux ? Comment s’est faite la connexion avec la Maison des Arts ? 

Le point de départ des actions repose presque toujours sur des rencontres de personnes. Anne Jaillette et Cécile Marical sont venues à Toulon, la petite cité portuaire méditerranéenne où je vis et travaille depuis 2011. Ensuite j’ai présenté une projection vidéo de mon travail à la Médiathèque. J’en ai profité pour visiter les lieux et les artistes enseignants, … j’ai humé Evreux … et nous avons commencé à imaginer ces 3 jours d’octobre pour voir, percevoir … 
 
               - Très curieusement, plusieurs participants à ces trois jours ne lui donnent pas le même nom : atelier, rencontre, stage, laboratoire, collision. 
Oui j’avais proposé à Anne Jaillette le terme de « workshop » puis finalement ça a été annoncé « atelier laboratoire », ça n’a pas beaucoup d’importance parce que j’ai du mal à nommer le travail qui surgit de ces temps de rencontre. Je fais « avec ce qui vient » avec les outils de la danse, le poids, l’espace, l’écoute… Et j’essaie de sauvegarder la notion du plaisir conjugué à celles de l’exigence et de l’engagement. Il me semble que je travaille toujours de la même façon, ce sont les personnes qui sont avec, en face qui m’inspirent, me guident. « Collision » je n’y avais pas encore pensé mais c’est bien aussi ;-)
C’est assez rare pour être remarqué.
                - Pouvez-nous expliquer quelle était votre démarche, votre attente ?
J’attends que ça se passe au mieux et de valoriser un maximum les potentiels présents. J’essaie de me débarasser de mes propres pré-requis, j’essaie d’être au présent et de tisser des liens entre « moi, toi et les autres ». Ce n’est pas si simple!
                - Que vouliez-vous donner ? Prendre ?
Le retour du verbe donner est recevoir, pardon Emanuel, j’essaie d’éviter le mot prendre, je ne sais pas pourquoi mais je ne suis pas copine avec le verbe prendre ;-) Oui bien sûr j’essaie de partager un maximum les outils que j’ai avec moi et effectivement, je reçois beaucoup aussi en retour. 
 
                - Et finalement qu’était-ce pour vous ?

Ce sont des temps de découvertes et d’expériences, des petites aventures singulières qui me sont chères.
                - 
La transmission est-elle une notion qui vous est chère ? Pourquoi ?
Transmission est un gros, grand mot à cause de mission mais trans me parle mieux. Oui, faire passer, vérifier ce qu’on passe, ce qui est trans, ce qui est au milieu, l’intervalle qui relie, questionne, oui j’aime les questions, j’aime bien la vie des questions et la forme du point d’interrogation qui va avec.
                - 
De même une participante expliquait : « Régine Chopinot n’est pas directive et pourtant elle sait nous mener… où elle veut. » Qu’en pensez-vous ?

J’organise le travail avec beaucoup de douceur et de précision, j’oriente les choses en proposant des outils très simples, très concrets.
« La direction » est-ce-un mot important pour une chorégraphe? J’utilise le mot orientation. Il me semble que c’est un mot plus dynamique, plus ouvert.


La double orientation telle la gravité et la réaction gravitaire qui nous fait tenir debout par exemple … 
« L’ouverture vers l’autre » (les autres danseurs), « les yeux ouverts », « l’aéroport à papillons ».
                 - pouvez-vous nous expliquer votre façon d’entrevoir le rapport des danseurs avec leurs corps ?

Je travaille avec la force des mots imagés, les « yeux chocolat ou champagne » « le sourire des yeux » pour des yeux disponibles qui modifient le tonus de la colonne vertébrale, « l’aéroport des papillons » pour garder une nuque libre, « le coussin de Geisha » pour détendre les lombaires … « Les yeux du dos » pour redonner de la présence à la peau du dos … j’ai remarqué que ça marchait et ce sont des bons copains de travail qui s’appuient tous sur des bases anatomiques et des observations du corps en mouvement. 

                - Vous avez laissé une trace forte. Un enrichissement indéniable. Avez-vous une idée sur une suite à donner ?

Tant mieux si les retours sont bons, c’est important parce que ce travail n’est pas si évident tant il est exigeant. J’essaie de faire en sorte que ce soit des moments privilégiés qui portent. La suite dépend de la force de notre désir de chacun-e de bien vouloir continuer. J’ai rencontré de très belles personnes, alors oui, j’espère qu’il y aura une suite.





« Workshop » atelier laboratoire Évreux Maison des Arts Solange Baudoux du 28 au 30 octobre 2014
En compagnie de : 
Cécile Marical, enseignante à la Maison des Arts /artiste plasticienne
Alexandre Gbeblewoo /danseur et chorégraphe / Cie Lexanto 
Mathilde Laot /danseuse et chorégraphe / Cie Ballet Willy Max


La proposition :

Avec douceur et précision, l’objectif est d’ouvrir, percevoir et de mettre en œuvre un espace tant physique qu’énergétique. L’enjeu, le challenge est de trouver les bons appuis pour fédérer un groupe homogène tout en respectant la place de chacun-e et de mettre en place un chemin commun à partir des outils du Yoga, de la danse, du rythme et de la parole. 

A la Maison des Arts, c’est avec l’atelier de gravure expérimentale de Cécile Marical que débutera cette nouvelle aventure commune.
 

"Graver, d’étymologie incertaine, oscille entre le grec et l’allemand, entre la clarté de l’écriture (graphein) et l’obscurité de la tombe et du creusement (graben). (…) Pratiquer la gravure aujourd’hui, interroger la gravure, c’est se placer volontairement hors des modes et des ruptures, dans l’omniprésence du temps et l’universalité de la matière, dans le fondamental et le dérisoire, dans l’économie des moyens et des artifices, dans la permanence de l’obscure clarté, dans la sagesse déraisonnable de l’application et de la transgression de règles imposées par les matières d’œuvre, dans la gravité du jeu, dans l’engendrement du même qui n’est jamais le même, dans une sensibilité inaltérée au lieu du monde et à l’horizon de l’infini. … »

Maurice Maillard 


Lieu de l’atelier : Gymnase du conservatoire les 28/29 et 30 octobre 2014

De 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 17h30 chaque jour

Ce travail est ouvert à toute personne engagée dans une pratique corporelle et/ou à la production d’actes artistiques.

Vêtements confortables pour bouger, pieds nus ou chaussettes, tapis de sol ou serviette de toilette, pulls ou plaids si temps froid.

Participation au projet en fonction des places disponibles.
 
Renseignements : Maison des Arts Solange-Baudoux / 02 32 78 85 40