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© Vincent Lappartient
Publié le
24.1.2024

A D-N au carré au Musée Guimet

« Employant tous les moyens de locomotion chemin de fers ; bateaux, avions, cheval, chameau, éléphant, mais j’ai surtout marché, j’ai été à pied, sac au dos de la chine à l’Inde à travers le Tibet. J’ai contemplé beaucoup de pays et en même temps j’ai examiné les paysages mentaux, aussi divers que les paysages physiques que représentent les conceptions philosophiques sociales et religieuses de l’esprit humain. Cette double exploration a occupé toute ma vie et continuera, je l’espère, à l’occuper jusqu’à mon dernier jour. »
Alexandra David-Neel (1868 - 1969)

A D-N au carré
Présentation au Musée Guimet le samedi 17 février à 20h30
Cliquer pour plus d'informations et réservation

A D-N au carré

Porter ses pas, venir, s’avancer, enjamber, s’acheminer, suivre, se déplacer, progresser, tourner, tourner en rond, partir, naviguer, évoluer, rôder, crapahuter … synonymes du verbe marcher … une voie d’organisation pour un canevas chorégraphique.

C’est à l’âge de vingt ans qu’Alexandra David-Neel décide de devenir bouddhiste, au moment où s’ouvrent les portes du musée Guimet. Même si elle n’est pas la seule à faire ce choix - beaucoup d’intellectuels parisiens de cette époque découvrent le bouddhisme et y adhèrent - elle sera la seule qui ira étudier les textes d’origine et pour cela arpentera pendant 14 ans les solitudes himalayennes tout comme les vastes contrés de l’Inde, de la Corée, du Japon et de la Chine. Cette recherche la conduira à être la première occidentale à rentrer dans Lhassa, capital du Tibet interdite aux étrangers.

Personnage unique et indépendant à l’étrange destin, ne se modelant sur personne et ne s’identifiant qu’à lui-même, Alexandra David-Neel est un être en recherche, à la fois pionnière, avant-gardiste et grande érudite.

Trois versants de la personnalité et de la vie de cette femme, artiste, aventurière, me questionnent jusqu’à imaginer pouvoir les utiliser comme support de création.

Quels sont les impacts, les effets de la marche, de l’assise et de la méditation qu’Alexandra David-Neel pratiquait intensément sur notre perception, l’action, l’imagination et la mémoire ?

A D-N au carré témoigne de la transformation.
A D-N au carré se construit en se déconstruisant. Faire et défaire. Jamais fini, toujours au travail, toujours en mouvement, en train de s’expérimenter et de s’offrir.
S’inspirer de l’œuvre et de la vie d’Alexandra David-Neel et prendre appui sur l’ossature de la molécule d’ADN.


A D-N au carré active le feu et l’écoute. Phénomènes de présence et de vibration. Sur le plateau, nu, on y rentre une fois et on y reste jusqu’à la fin. Une marche à reculons, sur le fil, qui donne la métronomie du temps et détermine l’espace en forme de spirale. Avec les mots d’Alexandra David-Neel, tels une scansion, une pulsation à résonance vibratoire.

« MON CORPS EST SEMBLABLE À UNE MONTAGNE


La montagne est battue par l’ouragan ; mon corps est battu par le tourbillon des activités extérieures. Comme la montagne demeure impassible, inébranlable au milieu de la tempête, mon corps « fermant la porte des sens » peut s’abstenir de réagir par des manifestations réflexes d’activité, alors que perceptions et sensations l’assaillent comme un ouragan.

MES YEUX SONT SEMBLABLES À L’OCÉAN


Si l’océan buvait toutes les images qui s’impriment sur sa surface, les ayant absorbées toutes, aucune ne pourrait plus troubler la pureté de son clair miroir. En laissant s’engloutir jusqu’au tréfonds de l’esprit les images reflétées par les yeux, jusqu’à ce que toutes les formes y aient sombrées, leurs ombres ne troublant plus la vision, on peut voir au-delà d’elles.

MON ESPRIT EST SEMBLABLE AU CIEL


Dans l’immensité vide du ciel, m’est-il dit, un autre jour, des nuages se forment. Ils ne viennent de nulle part et ne vont nulle part. Nulle part existe une demeure des nuages. Ils se forment dans le vide du ciel et s’y dissolvent, comme les pensées dans l’esprit. »

Alexandra David-Neel in "Initiations lamaïstes, des théories des pratiques des hommes, 1930".

Conception : Régine Chopinot

Avec
Nicolas Barillot : son
Bekaye Diaby : danse

Régine Chopinot : danse chorégraphie
Naoko Ishiwada : danse

Sallahdyn Khatir : espace lumière
Nico Morcillo : guitare composition

Durée : 55 minutes

Remerciements à Nadine Gomez, conservateur en chef du patrimoine et directrice de la maison d’Alexandra David-Neel à Digne-les-Bains, conseillère scientifique.
Production de Cornucopiae the independent dance. Coproduction MC93 — Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis / La Maison CDCN Uzès Gard Occitanie pour la création d’A D-N en janvier 2021. Avec le soutien de Châteauvallon scène nationale pour la mise à disposition du studio du Baou.